Shi Lang
(article paru sur mon ancien blog Nébuleuses)
La Chine semble sur le point d’achever son premier porte-avion, baptisé provisoirement Shi Lang.
C’est en fait un bâtiment soviétique, le Varyag, racheté à l’Ukraine en 1998 pour 20 millions de dollars. Il ne s’agissait à l’époque que d’une coque vide et rouillée, la construction ayant été interrompue en 1991 par la chute de l’URSS. Les chinois ont visiblement presque terminé les travaux, et seraient en train de construire deux autres bâtiments identiques.
On note par ailleurs qu’un équivalent factice (en béton !) du Shi Lang a été construit sur une base militaire, à Wuhan. Il servira sans doute pour des tests d’appontage, une opération délicate qui suppose un long entrainement pour les pilotes.
Si cette montée en puissance peut impressionner, elle doit être relativisée. Le porte-avion et ses deux potentiels sister-ships emportent beaucoup moins d’avions que leurs équivalents américains. Ils ne disposent pas de catapultes pour faciliter les décollages, mais d’un tremplin. Cela réduit la vitesse de réaction de l’escadrille, et la destine plutôt à la défense d’autres bâtiments militaires.
A l’inverse, le Nimitz américain ou le Charles de Gaulle français – enfin, quand ce dernier n'est pas en panne – peuvent être utilisés de façon offensive, notamment pour des missions d’attaque au sol. Les tacticiens parlent alors de « projeter la puissance », ce dont le Shi Lang serait incapable.
Cela dit, la politique maritime de la Chine a un objectif clair : soutenir une éventuelle invasion de Taiwan. Or pour la petite histoire, Shi Lang était l’amiral qui conquit cette île en 1683. Ceci n’est probablement qu’une coïncidence…
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