Vous connaissez certainement Facebook, mais avez vous entendu parler de LinkedIn et Viadeo ? Il s’agit aussi de réseaux sociaux, qui comptent des millions d’utilisateurs également. Mais à la différence de Facebook, ce sont des réseaux professionnels.

Qu’est-ce qu’un réseau social professionnel (RSP) ? Une sorte de Facebook dédié aux échanges dans le monde du travail. On y trouve les profils des salariés et de leurs employeurs, les uns pouvant êtres connectés (on ne dit pas “amis”) avec les autres. Etre connecté permet d’échanger des messages, des actualités, mais surtout faire connaitre son curriculum vitae et son parcours professionnel, les deux informations clé pour trouver un emploi. Un système de “groupes” permet de trouver plus facilement des membres ayant des points communs : personnes ayant fait les mêmes études ou travaillé dans la même entreprise, etc.

Et comme dans tout réseau social, on trouve des informations personnelles (coordonnées, goûts, etc.) et pour certains une photographie.

La plupart des RSP disposent bien évidemment de leurs applications iOS ou Android, ce qui permet d’y accéder à n’importe quel moment.

Mais ce qui distingue avant tout les RSP de Facebook ou Google+, c’est le sérieux. Ici pas de plaisanteries, de photos souvenirs de soirée où l’on apparait en slip et une bouteille de bière à la main. Même si certains osent joindre des paysages de leurs vacances, la norme est la rigueur : discours modéré, politesse, discussions axées sur l’emploi ou la conjoncture uniquement, et photo souriante, en costume cravate si possible.

Cette mesure dans le comportement explique sans doute le succès des RSP, au point que certains n’hésitent pas à dire qu’il sont plus pratiques pour échanger que les réseaux non-pros. Mais voyons l’offre plus en détail.

Un duopole de fait

Les RSP sont assez nombreux : outre LinkedIn (créé en 2003) et Viadeo (2004), on compte Xing (2003), Professionali, etc.

Il existe aussi une multitude de petits RSP spécialisés dans un métier en particulier, comme l’informatique, le tourisme, les fonctions commerciales ou même l’agriculture : Woketer, Salezeo, Geeklist, Cobize, Expeert, Agrilink, Human Coders, Rezotour, Digikaa, etc. Leur usage peut être utile si vous travaillez dans la branche en question, mais pour la plupart d’entre nous c’est un réseau généraliste qui offre le plus d’opportunités de contacts.

Mais de même qu’on observe un duopole Facebook/Google+ à l’avantage du premier, il y a ici un duopole LinkedIn/Viadeo où le second fait office d’outsider.

La première raison est le côté très national des concurrents : Xing est surtout allemand, et Professionali uniquement russe. A côté de cela, Viadeo compte 65 millions d’utilisateurs dans le monde entier (Russie, Chine, Afrique francophone, etc.), suite à de nombreux rachats de concurrents. Quant à LinkedIn, il écrase la concurrence avec 300 millions de membres dans presque tous les pays.

Alors pour un francophone, le choix est restreint : c’est LinkedIn ou Viadeo, faute de quoi il y a peu de chance de trouver des contacts utiles. Car un réseau social, malheureusement, ne se choisit qu’en fonction des membres qui y sont déjà.

On peut se demander si, dans le cas d’un duopole, il n’est pas judicieux d’avoir un profil sur les deux, sachant que l’un comme l’autre sont gratuits dans leur version de base. Evidemment, c’est une bonne idée si vous disposez du temps nécessaire. Mais un réseau social est très chronophage : rechercher les membres qui vont constituer votre carnet d’adresse, leur écrire, parcourir les offres d’emploi, etc. Et surtout, faire cela régulièrement.

Alors si vous devez vous concentrer sur un seul, il s’agit de ne pas se tromper.

Pourquoi LinkedIn est le meilleur choix

Longtemps les français ont été tentés de s’inscrire sur Viadeo, leur champion national. Il est vrai qu’il revendique 10 millions de membres en France, ce qui veut dire autant de contacts potentiels. Il y a une forte probabilité que vous trouviez au moins une partie de vos collègues sur Viadeo. Mais malheureusement, la tendance n’est pas en sa faveur.

Lancé en France en 2008, LinkedIn a maintenant passé le cap des 10 millions d’inscrits lui aussi. Mais il compte près de 8 millions d’utilisateurs actifs, c’est-à-dire qui se sont connectés au moins une fois dans les 30 derniers jours. Viadeo, lui en a deux fois moins. Cette différence est importante : elle signifie que vous avez deux fois plus de chances de trouver ce que vous cherchez sur LinkedIn.

Cette tendance s’aggrave malheureusement au détriment du français. Il faut dire que l’utilisateur standard a une multitude de profils à gérer, professionnels ou non (Facebook, Pinterest, Instagram, etc.) et n’a plus la disponibilité pour être présent sur deux plateformes aux fonctions identiques. Ce cercle est vertueux pour LinkedIn (plus d’utilisateurs génère plus d’attractivité, laquelle attire plus d’utilisateurs, et ainsi de suite) et vicieux pour Viadeo, pour qui c’est l’inverse qui se passe.

Les profils des utilisateurs sont également différents : sur Viadeo dominent les jeunes en recherche d’emploi, alors que sur LinkedIn la moyenne d’âge est plus élevée et les cadres plus représentés. Or ce sont eux qui sont décideurs en matière de carrière.

LinkedIn permet aussi aux non-membres de consulter un profil public, ce qui n’est pas le cas sur Viadeo. Ce qui augmente les chances que quelqu’un vous contacte spontanément après avoir trouvé votre CV via Google. Sur Viadeo, la personne devra d’abord se créer un compte, une condition qui décourage parfois.

En outre, LinkedIn est bien plus représenté à l’international que Viadeo : si vous envisagez une expérience à l’étranger ou une expatriation, il est de beaucoup préférable d’utiliser le réseau américain.

Les financiers, eux, ont fait leur choix : la valeur en bourse de Viadeo est en chute libre et investir dans ce titre est considéré comme spéculatif.

Bref, LinkedIn semble aujourd’hui est un “investissement” plus sûr.

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