(article paru sur mon ancien blog Nébuleuses)

Surprise, peu de temps après avoir lancé une gamme de smartphones et une tablette, HP met fin à cette activité. Il est possible que webOS soit vendu sous licence, mais ce n’est pas encore très clair. Le constructeur se désengage aussi progressivement du PC, un peu à l’image d’IBM en 2005.

Quitter un secteur où l’on est numéro 1 mondial a quelque chose d’étonnant. Il faut y voir la conséquence d’une rentabilité toujours en baisse, et de la concurrence des fabricants asiatiques comme Acer ou Asus.

Mais l’abandon de webOS en rase campagne laisse sans voix. On peut se poser la question de l’existence d’une stratégie chez HP. Lancer un écosystème concurrent d’iOS ou d’Android présentait un risque, car il n’y a évidemment pas de la place pour tout le monde. Les développeurs ne peuvent porter leurs applications sur plus de deux ou trois plateformes et se concentrent sur celles qui marchent le mieux.

Alors si l’on fait ce pari, il faut s’en donner les moyens. Et la première chose à faire est de ne pas être pressé, un peu comme Microsoft qui s’entête dans ce secteur avec Windows Mobile 7. Son App Store ne compte que 10.000 applications, mais il a réussi à convaincre Nokia de l’adopter et fournit des mises à jour régulières.

C’est là le talon d’Achille des grands constructeurs : leur impatience. Le retour sur investissement doit être immédiat. La pression des actionnaires est là pour le leur rappeler. Du coup, des projets innovants sont lancés en grande pompe et abandonnés presque aussi vite.

Il en résulte un gaspillage effarant – HP a racheté Palm pour 1,2 milliard de dollars – qu’il était possible d’éviter en raisonnant sur le long terme. Mais la finance navigue à vue et impose son calendrier.

C’est Apple qui doit être content.

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